article du Tarn Libre du 04/11/2022
- Écrit par Marc Sos Ségala Nature
Méthanisation les opposants toujours mobilisés
Les collectifs de Monestiés, Rosières et Sainte-Gemme opposés aux lieux d'implantation des unités de méthanisation (voir éditions précédentes) avaient demandé à être reçus lors du conseil communautaire de la 3CS le 27 octobre.
Leur requête a été acceptée.
Quelques jours auparavant, ils avaient adressé un courrier au président et aux délégués communautaires qui faisait suite à un autre envoyé au mois d'août où ils exprimaient les raisons de leur mécontentement arguments à l'appui.
Une cinquantaine de membres étaient présents, banderoles à l'appui, à l'entrée du siège de la 3 CS.
Le président Didier Somen suspend la réunion pour permettre aux représentants des collectifs de s'exprimer.
Pendant plus d'une heure, ils ont fait part du peu de considération des élus à leur égard suite aux actions menées depuis quatre mois, n'obtenant que des réponses évasives, de leur irritation que le sujet d'implantation des unités de méthanisation n'ait jamais été mis à l'ordre du jour des conseils municipaux ou du conseil communautaire de la 3CS, ajoutant même que les élus étaient maintenus dans l'ignorance.
Ils ne sont pas contre la méthanisation mais opposés aux lieux choisis pour installer les unités, proches des habitations avec ce que cela engendre de nuisances. Ils ont rappelé que le rapport présenté au Sénat fin 2021 précise « qu'il faut renforcer l'information préalable des élus locaux sur les projets de méthanisation » mais aussi donné lecture de l'article du code de l'environnement L180-1//4° art 7.
Chacun a accès aux informations relatives à l'environnement y compris celle relatives aux substances et activités dangereuses et le public est associé au processus d'élaboration des projets ayant une incidence importante sur l'environnement ou l'aménagement du territoire.
Il est longuement reproché le manque d'information en amont.
Il faut faire vivre la démocratie avant d'engager les études sur des sites aberrants...
Il est temps de dire « stop » à ces sites à l'évidence mal choisis et qu'on en cherche d'autres qui conviennent.
Didier Somen leur a dit les avoir entendus mais « qu'il ne peut pas arrêter, ni réorienter une étude en cours, qu'il faut en attendre les conclusions, qu'il a tenté de discuter avec les porteurs du projet très remontés après deux échecs ».
Seul élément nouveau, il consent à organiser une réunion contradictoire avec les porteurs de projets et les collectifs !
Ecoutés mais pas entendus est le constat fait par les opposants.
Les trois collectifs vont travailler ensemble et mener des actions communes.
Ces projets nous menacent tous dans le Carmausin, pas seulement les riverains des sites qui subiront leurs nuisances, mais tout le Carmausin, du fait des menaces que ces usines à gaz feraient peser sur notre eau potable.
Affaire à suivre...
article publié par le Tarn Libre du 04/11/2022 Monestiès
Hausse des charges : il y a de l'eau dans le gaz pour les méthaniseurs
- Écrit par Marc Sos Ségala Nature
« La méthanisation a toujours connu des freins, que ce soit du côté administratif, des financements ou encore de l'appropriation locale.
L'AAMF travaille en collectif pour trouver des solutions à ces problèmes.
Mais aujourd'hui, les agriculteurs méthaniseurs et les porteurs de projets font face à une autre problématique qu'on ne maîtrise pas (ou peu) : la conjoncture. et notamment le prix de l'énergie (au même titre que l'ensemble des milieux professionnels) »
C'est ce qu'explique Hélène Berhault-Gaborit, animatrice au sein de l'association des agriculteurs méthaniseurs de France. Focus sur la crise que traverse actuellement la filière :
L'électricité plombe la marge
Accompagnant des projets de méthanisation au quotidien, elle ne peut que constater et lister les hausses de charges :
« Déjà, on a la hausse des investissements en lien avec la mise aux normes de l'ICPE sur 2021, et la hausse des matériaux en lien avec la crise sanitaire. Rien que ça, ça fait monter les investissements de 15 à 25 %. »
Vient ensuite l'augmentation des tarifs de l'électricité : les propositions tarifaires ont été augmentées par 20. « Difficile de donner un chiffre moyen quant à la hausse, explique l'animatrice.
Tout dépend du contrat par heure de chaque unité, ça peut aller du x 3 au x 10, voire x 20 dans le pire des cas.
À titre d'exemple, un agriculteur qui est en contrat heures pleines/heures creuses peut payer 50 €/MWh puis 1 600 €/MWh quelques heures plus tard. » Et quand le prix passe les 400 €/MWh, certains démarrent leur groupe électrogène car c'est plus rentable pour eux que d'être sur le réseau. Un comble !
« Le plus compliqué, c'est pour les mises en service en cette fin d'année car les agriculteurs qui démarrent n'ont aucun historique de consommation pour contractualiser et ils démarrent alors au prix spot très élevé. Parfois, il est plus intéressant de différer le démarrage de l'unité, plutôt que de payer un prix aussi élevé. »
Dès que la facture d'électricité est multipliée par 3, la marge des unités de méthanisation passe à 0 € !
Du côté des intrants les tarifs augmentent aussi : le cours du GNR fait augmenter les prix de récolte des cultures intermédiaires. Autre chose : avec un accroissement de l'usage des déchets (et du nombre de sites de traitement), certaines matières sont devenues payantes alors qu'elles ne l'étaient pas avant (c'était même plutôt l'inverse : les entreprises payaient pour s'en débarrasser).
Sans parler des autres charges d'exploitation en hausse (notamment l'entretien et les consommables), et le problème de disponibilité des pièces de rechange.
Des résultats économiques en berne
On ne va pas passer par quatre chemins : certains projets ne sont plus rentables. La marge est de 0, elle est même négative par endroits. « Il y a des unités de méthanisation en déficit, avec un impact sur l’exploitation ou les exploitations associées, avoue Hélène Berhault-Gaborit. Quand certains porteurs de projets diffèrent le début des travaux ou la mise en service , les unités qui tournent ne peuvent pas s'arrêter à cause des investissements en jeu. On ne peut qu'espérer que la situation s'améliore. »
source web-agri du 30/10/2022 article complet en suivant ce lien
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